L'importance d'une interprétation et d'une contextualisation correctes des données statistiques présentées ne peut être que suffisamment soulignée.
À cet égard, quatre considérations générales sont ici dressées :
Les données quantitatives présentées doivent cadrer dans le projet de la statistique criminologique intégrée. L'objectif de telles statistiques intégrées est d'offrir une vision aussi complète et cohérente que possible du flux des données relatives à des faits, des affaires et des personnes, repris dans la chaîne de la protection de la jeunesse, et ce, depuis la rédaction du procès-verbal/signalement jusqu'à l'exécution de la mesure requise. A cet effet, il est indispensable de créer et de rendre opérationnel un instrument statistique composé de plusieurs modules articulés entre eux, chaque module étant centré sur la description d'une prise de décision à un stade donné du processus protectionnel.
Une telle statistique offre comme principale plus-value une compréhension plus globale du système de protection de la jeunesse au sein de laquelle les différents acteurs sont davantage en mesure de se situer. Elle permet par ailleurs aux décideurs politiques de formuler une réponse plus précise à des questions très ponctuelles et de mettre en œuvre une politique de protection de la jeunesse plus efficace et plus pertinente à chaque niveau.
La statistique criminologique intégrée représente pour les analystes statistiques du Ministère Public le cadre conceptuel de leur production statistique. Il est cependant évident qu'il y a encore du chemin à parcourir et une approche réaliste nous permet d'affirmer que cela se déroulera par étapes, dans le respect des exigences de précision méthodologique, de transparence et de justification. Des statistiques relatives au flux d'entrée des affaires de protection de la jeunesse dans les sections jeunesse des parquets est une première étape importante. Mais il est évident qu'à l'avenir, le suivi de ces affaires devra être analysé. Les activités des tribunaux de la jeunesse (siège) devront également être étudiées. Les statistiques judiciaires devraient ensuite à leur tour être associées aux données de la police et des institutions de la jeunesse.